entre la brune et la barre du jour
deux filaments de lumière
côte à côte se suivent se fuient
Une ligne une mince ligne
une ligne une mince ligne
une lueur de silence
là où se rejoignent
l’immense inconnue
et les surfaces cartographiées
J’ai cent-deux ans
j’ai cent-deux ans
et j’attends
j’attends le livreur
qui apporte mes repas
comme la pitance d’un animal
qu’on laisse dans sa cage
Tant d’absence
tant d’absence
tant d’attente
tant de morts
tant de pleurs
Tu appelles
tu appelles la parole
ton territoire de chasse
est le jour et la nuit